La transparence salariale, un pas vers l’égalité ?
L’égalité salariale entre les femmes et les hommes est un idéal que l’Europe s’efforce de concrétiser. L'écart salarial moyen dans l'Union Européenne est de 12,7 % en défaveur des femmes selon Eurostat et monte à 14,9 % en France à temps de travail identique selon l'INSEE (rapport 2024).
Tout d'abord, parce que cela oblige chaque poste à avoir une grille de rémunération définie en amont du recrutement, ainsi qu'une échelle de promotion, ces indicateurs étant rendus publics, auprès des équipes comme des candidat.e.s. Mais aussi parce qu'attribuer des salaires différents pour des postes et des profils comparables est une chose mais l'écrire, le publier et le transmettre aux collaborateurs et collaboratrices, ainsi qu'aux candidat.e.s, en est une autre.
Le rapport d’Indeed révèle ainsi une tendance encourageante : le nombre d’offres d’emploi mentionnant le salaire a presque doublé depuis 2019, atteignant 49,5 % en mars 2023. Cette évolution témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance de la transparence pour attirer les meilleurs talents et promouvoir l’équité.
Une réduction progressive de l’écart mais un chemin encore long !
Le principe "à travail égal, salaire égal" remonte pourtant à loin : en 1946, la France supprime le "salaire féminin" et en 1972, le principe "un salaire égal pour un travail de valeur égale" est garanti par le droit français et s'applique au secteur privé comme au secteur public.
La réduction de l’écart salarial est progressive mais lente. En près de 25 ans, l'écart salarial entre les femmes et les hommes a diminué, passant de 27 % en 1995 à 22 % en 2019 tout temps de travail confondus. Bien que l’écart ait connu un pic à 28 % en 2001, il a ensuite connu une baisse plus significative après 2008. Cette tendance à la baisse résulte principalement d’une diminution des écarts de volume de travail, notamment depuis 2002.
En plus de 25 ans, l'écart salarial à temps de travail identifique a quant à lui davantage diminué, passant de 22,1 % en 1995 à 14,9 % en 2022, en raison notamment de politiques publiques volontaristes en matière d'égalité femme/ homme. Cependant, la route vers une égalité salariale véritable reste longue et semée d’embûches.
Les évolutions prévues sur la transparence salariales
L’Union Européenne a franchi une étape décisive avec l’adoption de la directive sur la transparence salariale le 30 mars 2023. Cette directive, qui devrait être transposée en droit français d’ici le 7 juin 2026, vise à renforcer le principe d’égalité de rémunération pour un travail égal ou de valeur égale entre les femmes et les hommes.
Elle impose aux entreprises de plus de 250 employé.e.s de partager des informations sur les salaires chaque année (et tous les trois ans, pour celles comptant entre 100 et 249 salarié.e.s), ainsi que de prendre des mesures si l’écart de rémunération entre les genres dépasse 5,00 %.
Les entreprises devront également répondre aux salarié.e.s qui bénéficieront d'un droit à l'information sur le salaire dès le début du processus de recrutement.
Cette initiative européenne pourrait bien changer la donne. En rendant les salaires plus transparents, elle offre aux travailleurs les moyens de faire valoir leur droit à une rémunération équitable. La transparence salariale est donc plus qu’une tendance, c’est un outil puissant pour lutter contre les inégalités et un pas de plus pour atteindre l’égalité. 🌟
À la fusée, nous vous aidons à surmonter les inégalités et à instaurer un environnement de travail plus juste et transparent. Vous pouvez nous écrire à contact@lafusee.eu.
À bientôt pour un voyage vers l’égalité où chaque contribution compte et chaque talent est valorisé à sa juste mesure.