Comment impliquer tous vos services dans la lutte contre les VSS ?

Et si cette année, chaque département de votre établissement devenait un acteur clé de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ?

Voici 5 actions concrètes pour impliquer tous les départements dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Vous trouverez pour chacune le chiffre clé ainsi que la solution par l'exemple -car on aime que ce soit concret et applicable, afin d'impliquer toutes vos équipes.

 

1. Intégrer des formations obligatoires pour tou.te.s

  • Le chiffre : Selon une étude de l'Observatoire Étudiant des Violences Sexuelles et Sexistes, 1 étudiante sur 10 en France déclare avoir été victime d'agression sexuelle. Mettre en place des formations régulières, adaptées à chaque groupe (étudiant.e.s, personnel enseignant ou administratif), pour former de manière continue aux violences sexistes et sexuelles (VSS). Ces formations doivent être obligatoires et intégrées dans le cursus académique ou dans le plan de développement professionnel du personnel, et menées par des acteurs externes à l'établissement pour permettre une parole plus libre (tiers de confiance) et une animation professionnelle et non jugeante.
  • L'exemple : les établissements de PSL organise chaque année des formations obligatoires aux VSS, pour tou.te.s les étudiant.e.s ainsi que pour les membres du personnel enseignant et administratif. Ces formations ont été bien reçues, avec 93% des participant.e.s qu jugent la formation satisfaisante à très satisfaisante et 91,5% d'entre eux qui connaissent bien les dispositifs anti-VSS de l'établissement après la formations.

 

2. Former des Référents Anti-Violences dans chaque département

  • Le chiffre : Une étude menée par l'INED montre que 55% des victimes de violences sexuelles ne signalent pas les faits par peur de ne pas être crues ou soutenues.
  • L'exemple : À l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaque département a un ou deux référents formés spécifiquement pour accompagner les victimes de violences sexistes. Dans le département de Droit, par exemple, un professeur et un membre du personnel administratif ont suivi une formation complète pour pouvoir agir comme points de contact. Depuis leur mise en place, les signalements ont augmenté de 40%, montrant que les étudiants se sentent plus en confiance pour parler.

 

3. Organiser des ateliers interdisciplinaires sur la prévention des violences

  • Le chiffre : Les ateliers de formation et de sensibilisation réduisent de 30% le risque de comportements inappropriés, selon une méta-analyse de l’Association Américaine de Sociologie.
  • L'exemple : À Sciences Po Lille, des formations ont lieu, chaque année et pour tous les niveaux des étudiant.e.s : de la première année à la deuxème année de master. Par exemple, les formations à destination des membres des associations étudiantes permettent le premier jour d'identifier chaque VSS en situation de la vie quotidienne, et aussi de présenter et d'expliquer les dispositifs de Sciences Po Lille : référent.e.s VSS, cellule d'écoute et de veille, associations partenaires. Le deuxième jour permet aux étudiant.e.s membres des associations d'apprendre à réagir aux VSS et d'identifier les outils de prévention à mettre en place. Les participant.e.s sont satisfait.e.s à très satisfait.e.s de ces formations à 93%.

 

4. Créer des campagnes de communication ciblées par département

  • Le chiffre : 70% des étudiant.e.s disent que des campagnes visuelles sur le campus augmenteraient leur conscience des ressources disponibles pour lutter contre les violences sexistes, selon une enquête du Ministère de l'Enseignement Supérieur.
  • L'exemple : L’École Centrale de Lyon a développé des campagnes spécifiques pour chaque département. Par exemple, dans le département d'ingénierie mécanique, une série d'affiches et de vidéos sur les violences sexistes a été créée en partenariat avec les étudiants. Ces campagnes ont permis d'atteindre un public qui se sentait moins concerné par ces sujets, et ont augmenté de 25% l’utilisation des services de soutien disponibles.

 

5. Mettre en place des groupes de travail mixtes pour élaborer des politiques internes

  • Le chiffre : Impliquer les parties prenantes dans l'élaboration des politiques augmente leur efficacité de 60%, selon une étude de McKinsey sur le leadership inclusif.
  • L'exemple : À l’EM Lyon, des groupes de travail composés d’étudiant.e.s, d'enseignant.e.s et de membres du personnel de chaque département ont été mis en place pour rédiger une charte commune contre les violences sexistes et sexuelles. Ces groupes se réunissent chaque trimestre pour évaluer les progrès et ajuster les politiques en place. Grâce à cette approche collaborative, l’école a réussi à renforcer l’engagement de tous les départements et à créer un véritable sentiment de responsabilité collective.

 

Ces actions sont non seulement pratiques, mais elles permettent d'impliquer tous les acteurs de l'enseignement supérieur et leur évaluation se fonde sur des résultats concrets et mesurables. Elles montrent que chaque département a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et qu'une approche collective améliore la prévention des VSS et la prise en charge des personnes victimes, contribuant à un espace d'études et de travail serein pour tou.te.s.