À l'aube des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’inclusion par le sport en France est plus que jamais au cœur des débats et des initiatives. La France redouble d’efforts pour faire du sport un vecteur d’inclusion sociale, de diversité et d'égalité. Les statistiques récentes révèlent une prise de conscience croissante, une volonté d’agir et des améliorations, mais aussi de fortes discriminations.

 

Des statistiques qui ne justifie pas l'optimisme ?

D'après l'étude de l'INJEP, avec le Ministère des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques, le Baromètre national des pratiques sportives 2023, l'écart entre pratiquant et pratiquante existe mais n'est pas significatif. 62% des hommes pratiquent une activité sportive contre 59% des femmes, soit un écart de seulement 3%. Un écart qui s'est d'ailleurs réduit depuis 2018, puisque 57% des hommes pratiquaient une activité sportive contre 51% des femmes.

En revanche, dans la pratique du sport en club, c'est-à-dire sous une licence, on retrouve une disparité plus importante. En effet, en 2018, sur le nombre total d'inscription en club, seulement 31.7% étaient des femmes. Un nombre lui aussi en augmentation puisqu'elles étaient 38,1 % en 2022.

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C'est plus alarmant lorsque l'on s'interesse au sport pratiqué. Parmi les sports, on retrouve plus de 80% de femmes dans les sports stéréotypés "pour les femmes" comme la gymnastique, l'équitation ou encore les sports de glace. Alors que les inscriptions féminines dans les sports jugés "plus masculins" sont aux alentours des 10% en 2023. Elles sont par exemple 12,4% de footballeuses inscrites et pratiquantes selon la Fédération Française de Football.

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D'autres luttes cachées

Alors que les valeurs du sport sont inspirantes, ces chiffres nous montrent une réalité sur le terrain bien plus complexe. Notons par exemple que de nombreux étudiants.es ont été déplacé.e.s des logements universitaires sans compensation adéquate afin d'acceuillir les athlètes dans la capitale.

Violence, racisme et homophobie

Le sport devrait être un havre de paix, mais les incidents de violence, de racisme et d’homophobie persistent. Les enquêtes Eurostat révèlent que le sentiment de discrimination est plus répandu que la discrimination réelle.

En 2017, l'étude de l'European Union Agencey for Fundamental Rights révele que 3 % des répondant.e.s ont déclaré avoir subi des violences racistes dans le sport, tandis que 24 % ont été exposé.e.s au harcèlement raciste.

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Par ailleurs, les athlètes paralympiques battent des records mais sont toujours moins connu.e.s et reconnu.e.s. Marie-Amélie Le Fur et Cédric Nankin sont toujours bien moins mis.e.s en lumière que leurs homologues Christine Arron et Antoine Dupont. Selon un sondage Viavoice pour les Assises internationales du Journalisme, 37% des Français.e.s attendent avec impatience de regarder les Jeux Olympiques, 30% pour les Jeux Paralympiques. Et ce, alors que la pratique du sport chez les personnes en situation de handicap est également en augmentation, avec 47% de pratiquants réguliers (+3% sur la période 2018-2022).

 

Un appel à l’Action

Ainsi, le 8 avril 2024 a marqué une étape importante pour l’inclusion sociale par le sport avec le lancement de l’Alliance pour l’Inclusion par le Sport. Cette initiative, lancée par Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, et Sabrina Agresti-Roubache, Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, vise à fédérer tous les acteurs de cette politique publique partenariale.

Le plan s’articule autour de trois piliers principaux, connus sous le nom de stratégie “1000 – 10 000 – 100 000” :

- La création d’emplois : la création de 1 000 emplois d’éducateurs et d'éducatrices socio-sportifs et sportives dans les 500 territoires identifiés comme prioritaires, avec une aide de l’État de 20 000 euros par club et par an sur trois ans.

- L'engagement des fédérations : 50 fédérations sportives se sont portées volontaires pour ce programme, avec 5 d’entre elles signant les premières conventions de partenariat avec l’Agence nationale du sport.

- La coopération structurée : l’objectif est de structurer la coopération entre les services de l’État, les élu.e.s, la société civile, et les entreprises privées, avec le soutien de l’Agence nationale du sport et France Travail.

Cette Alliance représente un engagement fort pour l’inclusion sociale et l’égalité des chances à travers le sport, en mettant l’accent sur l’importance de l’accessibilité et de la diversité dans le domaine sportif. Elle souligne également le rôle crucial du sport comme moyen d’intégration et de cohésion sociale, en particulier dans une année marquée par les Jeux Olympiques de 2024.

 

Les associations que nous soutenons

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Il est essentiel pour faire progresser l'inclusion de mettre en lumière les associations qui œuvrent au quotidien. Nous voulons à la fusée mettre en lumière ces trois associations :

Association Alice Milliat : fondée en l’honneur d’Alice Milliat, pionnière du sport féminin, cette association se consacre à la promotion d’un sport plus paritaire, mixte et inclusif1. Elle soutient des projets qui visent à augmenter la visibilité et la médiatisation du sport féminin, ainsi qu’à encourager la pratique sportive chez les femmes.

Association Empow’Her : Empow’Her est un réseau international qui s’engage pour l’autonomisation sociale et économique des femmes à travers le monde. L’association met en place des programmes de formation et de renforcement des compétences pour rendre l’entrepreneuriat plus accessible et enrichissant pour les femmes.

La Cité Audacieuse : ce lieu unique à Paris est dédié au rayonnement des droits des femmes et à l’égalité entre les genres. La Cité Audacieuse est un espace de rencontre et d’innovation sociale où associations, porteurs de projets et citoyens peuvent s’engager et collaborer pour faire progresser les droits des femmes.

Ces associations jouent un rôle crucial dans la transformation du paysage sportif et social, en travaillant sans relâche pour une société plus juste et égalitaire. Leur présence et leur action autour des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris seront un témoignage puissant de l’engagement de la Ville de Paris envers l’égalité et l’inclusion.

 

Le sport, entre réalité et idéal

Alors que nous clôturons ce mois de réflexion sur le sport, nous nous retrouvons face à une question essentielle : quelle est sa véritable place dans notre société ? Est-il un vecteur d’inclusion, d’égalité et de diversité, ou un opium du peuple ?

La réponse, comme souvent, se situe entre les deux. Le sport, dans son essence, incarne des valeurs positives : l’effort, la persévérance, la camaraderie. Il offre des moments de joie, d’inspiration et d’unité. Mais il ne faut pas occulter les ombres qui se dessinent derrière les projecteurs.

Le sport est un miroir de notre société. Il reflète les avancées mais aussi les inégalités persistantes. Tou.te.s les sportifs et sportives doivent pouvoir accéder à leur place sur le terrain, dans les gradins, et dans les instances dirigeantes. Chaque match, chaque compétition, chaque initiative doit permettre une amélioration. Lorsque nous promouvons l’inclusion, lorsque nous luttons contre les discriminations, nous façonnons un sport plus juste, plus équitable.

Le sport ne peut pas être qu'un opium du peuple, mais un catalyseur de progrès. Il nous invite à courir plus vite, à sauter plus haut, mais aussi à tendre la main à celles et ceux qui peuvent rester en arrière. Ensemble, nous pouvons faire du sport un vecteur puissant d’inclusion, d’égalité de genre et de diversité. 🌟🚀